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Sumo : Traditions et Mystères de la Lutte Japonaise

Les touristes sont fascinés par le sumo. Les Japonais, réputés pour leur dévouement à la préservation des pratiques culturelles traditionnelles ancestrale, s’en enthousiasment.

Peut-être est-ce dû à la mystique et au secret qui entourent ce sport national, mais chaque tournoi de sumo affiche complet en quelques jours. Par conséquent, si vous souhaitez assister à un match pendant vos vacances au Japon, je vous recommande d’acheter vos billets bien à l’avance.

Un sport, une forme d’art ou un événement culturel, pour n’en citer que quelques-uns. Le sumo est bien plus qu’un simple combat à mains nues, car il englobe de nombreux autres aspects.

Pour comprendre pourquoi les lutteurs professionnels sont vénérés et exaltés comme des modèles de comportement vertueux, il faut d’abord saisir l’histoire de ce sport, ainsi que les différents rituels et règlements rigoureux qui ont été transmis de génération en génération.

Explorons ensemble les mystères du Sumo !

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1. Pourquoi les lutteurs de Sumo prennent-ils du poids ?

Commençons par exprimer un véritable intérêt pour le Japon. Quand on pense à la lutte japonaise, on ne peut s’empêcher d’être impressionné par l’énorme stature des concurrents. Il peut sembler totalement contradictoire qu’un athlète professionnel puisse avoir un physique aussi énorme alors qu’il s’adonne régulièrement à un entraînement sportif intensif !

Les lutteurs pèsent souvent entre 150 et 200 kg.

La prise de poids est un élément important du processus pour devenir un lutteur de niveau. Accepter la condition de modifier son corps afin d’atteindre le succès et la réputation démontre que l’on a accepté la philosophie du Sumo, que l’on se consacre à cette lutte épique et que l’on a mis ses leçons en pratique.

La lutte est mieux comprise comme un style de vie plutôt que comme un sport, et les lutteurs sont considérés comme des personnifications d’une ancienne compétence de combat.

A. Pourquoi est-il vital d’acquérir du poids pour gagner ?

Sumo est un terme japonais qui se traduit littéralement par « tirer l’un sur l’autre ». La première personne à atterrir ou à forcer son adversaire à sortir du Dohyo, l’anneau circulaire d’une circonférence de 4,5 mètres où se déroulent les combats de lutte, est déclarée vainqueur.

Les coups et les coups de pied sont interdits, mais les techniques de grappling et les déplacements qui font perdre l’équilibre à l’adversaire et le font tomber au sol sont autorisés.

Par conséquent, un grand physique et une forte musculature sont essentiels pour mettre la force de l’adversaire à l’épreuve. En dehors du ring, le lutteur sera plus résistant aux manœuvres de soulèvement, de renversement et de traînage s’il s’y prend de cette manière.

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2. Ce que consomment les sumotoris

Les sumotori doivent s’alimenter d’une manière spécifique afin de maintenir un poids d’environ 100 kg et de rester en condition non seulement pour l’entraînement quotidien mais aussi pour participer aux 6 tournois annuels organisés pendant les mois impairs dans tout le Japon.

C’est le directeur de l’école qui décide du régime hyperprotéiné. Il comprend principalement des plats classiques de la cuisine japonaise. Les recettes sont transmises de génération en génération depuis la nuit des temps. Selon la légende, ce sont tous les repas qui ont eu la responsabilité et l’honneur de nourrir les plus grands vainqueurs.

A. Qu’est-ce que le chanko-nabe, le régime des lutteurs japonais ?

Les lutteurs prennent deux repas par jour, le déjeuner et le dîner, avec le chanko-nabe comme aliment principal pour les deux. Il s’agit d’une soupe riche en nutriments, composée d’une variété de viandes et de légumes, qui peut être préparée de différentes manières.

Les plus jeunes sumotori préparent le chanko-nabe en terminant leur entraînement matinal avant leurs camarades de classe afin de pouvoir cuisiner. Tous les élèves de l’école mangent la soupe ensemble.

En réalité, nabe signifie pot, tandis que chanko est composé de deux mots : chan, qui signifie père/maître, et ko, qui signifie fils/élève.

Un mot qui souligne l’ancienne tradition selon laquelle le maître prenait ses repas à la même table que ses élèves, ce qui est encore pratiqué aujourd’hui. Ce ragoût traditionnel est accompagné d’un pied de porc bouilli, de sardines grillées et frites, de nombreux bols de riz et, bien sûr, de bière.

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A.1. Se reposer après le déjeuner pour éviter de brûler des calories

Les lutteurs se détendent après le déjeuner pour assurer une digestion tranquille des importantes ressources énergétiques acquises à la suite de ce repas copieux.

Un petit somme de deux à trois heures est typique de l’après-midi. Beaucoup d’entre eux dorment avec des masques à oxygène afin de maintenir une respiration normale.

Malheureusement, c’est l’un des nombreux problèmes auxquels les sumotors sont confrontés en raison de leur obésité extrême.

Le surpoids peut entraîner toute une série de problèmes de santé. L’apnée du sommeil, les problèmes respiratoires, les gênes articulaires, les difficultés à marcher et les problèmes cardiovasculaires sont autant de symptômes de l’apnée du sommeil. Par exemple, un effort cardiaque important causé par un excès de poids, ou une obstruction des veines ou des artères causée par un régime riche en graisses.

Malheureusement, les données sur la durée de vie moyenne des sumotors ne sont pas encourageantes, et les exemples de longévité sont rares. De nombreux lutteurs connaissent une fin tragique.

3. Que faut-il faire pour devenir un lutteur de Sumo ?

Au Japon, les lutteurs sont formés dans des écoles de sumo spécifiques appelées Heya. Il existe actuellement une cinquantaine de Heya au Japon, la majorité d’entre elles étant regroupées dans la banlieue est de Tokyo.

Des dons importants de sponsors individuels et des subventions de l’Association japonaise de sumo permettent à ces institutions de fonctionner.

Avec un maximum de 30 athlètes, chaque Heya est considérée comme un petit village où vivent et s’entraînent aussi bien des lutteurs professionnels que des novices.

Le maître, Oyakata, est responsable de l’école. Le Maître est généralement un ancien lutteur de haut niveau qui s’est retiré de ce sport.

La présence de l’Oyakata dans l’école est cruciale, non seulement en raison de sa conduite exemplaire, mais aussi parce qu’il a l’œil pour repérer les jeunes talents qui devraient être accueillis dans l’école.

Les athlètes considèrent le maître comme un modèle à suivre. Il est considéré comme un second père qui soutient ses fils en payant toutes leurs dépenses et en leur versant une petite allocation mensuelle.

Les apprentis sont embauchés lorsqu’ils ont 15 ans. L’école est leur maison pour le reste de leur carrière de compétition, conformément à la tradition et à la culture japonaises.

Les lutteurs qui se marient et vivent en dehors de l’école tout en continuant à pratiquer et à s’engager dans la vie communautaire sont rares.

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4. La journée du lutteur

Le programme quotidien d’un sumotori est régi par des restrictions strictes imposées non seulement par la tradition, mais aussi par un ordre hiérarchique qui se crée spontanément parmi les garçons en fonction du rang atteint dans le ring.

Les lutteurs qui ont été promus aux plus hauts postes, comme Sekiwake ou champion junior, Ozeki ou champion, et jusqu’au plus grand honneur, permanent à vie, de grand champion, ou Yokozuna, sont les plus chanceux.

Le réveil sonne à quatre heures du matin pour les nouveaux apprentis, tandis que les sportifs plus expérimentés bénéficient d’une heure de sommeil supplémentaire. La journée commence par les tâches domestiques, les petits travaux d’entretien pour faire fonctionner l’école, puis les jeunes athlètes remplissent les courses que leur confient les sportifs de rang supérieur.

A. L’exercice matinal de Keiko

L’exercice matinal connu sous le nom de keiko se fait sans petit-déjeuner car un repas consistant ne fait pas bon ménage avec l’activité physique.

Il s’agit d’une séquence d’exercices de corps libre qui se concentre sur la force des jambes et des bras. Ensuite, on travaille sur le renforcement des techniques de combat et des prises réglementaires comme le soulèvement et le traînage. Enfin, il y a des exercices d’étirement des membres inférieurs.

L’objectif de l’entraînement est d’augmenter la force physique et la masse musculaire. En vérité, le poids d’un lutteur de sumo se définit par un bon pourcentage de masse musculaire, entraîné à soulever plus de 100 kg de poids, derrière une épaisse couche de graisse sous-cutanée qui sert à amortir les chutes et les chocs pendant le combat ! Cela peut paraître incroyable, mais le pourcentage de graisse d’un jeune lutteur est de 11% seulement !

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B. Participation à une formation matinale à Tokyo !

Assister à un entraînement matinal au gymnase Arashio-beya dans le quartier d’Asakusa à Tokyo, que l’on soit fan de Sumo ou simplement curieux, fait partie des choses à faire au Japon.

Il existe un minuscule espace dédié au public dans le gymnase. Il s’agit plutôt d’un banc, où quelques personnes à la fois peuvent s’asseoir et assister aux rites du keiko. Pendant l’entraînement, le silence le plus complet est nécessaire !

Un modeste sacrifice est nécessaire pour assister à un entraînement matinal de sumo : il faut se lever très tôt ! L’entraînement a lieu tous les matins de 7h30 à 10h00.

5. Les règles non écrites de Heya

Même pendant l’entraînement, les plus jeunes doivent être à la disposition des joueurs plus expérimentés. Les jeunes s’engagent fréquemment dans des combats avec les vétérans afin de se perfectionner.

Accepter la première règle de l’école de Sumo, selon laquelle personne ne vous enseignera quoi que ce soit tant que vous n’êtes pas une personne qui mérite d’être enseignée, est le premier pas pour devenir un lutteur de niveau.

Par conséquent, même s’ils sont fréquemment confrontés à des coups douloureux et à l’humiliation pendant l’entraînement, les jeunes individus sont ravis de combattre et de se soumettre aux sparring-partners de leurs pairs plus expérimentés.

L’enseignement des champions est un cadeau inestimable, et les recrues embrassent presque aveuglément chaque conseil et instruction qu’on leur donne. Même les plus odieuses.

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A. Après l’entraînement

L’entraînement se termine vers midi, et c’est l’heure du déjeuner, qui est préparé chaque jour par les jeunes athlètes. Les apprentis, en réalité, terminent leur instruction quotidienne avant les autres puisqu’ils ont des responsabilités à la maison.

Après le déjeuner et le soir, les jeunes hommes font le lit de tous leurs camarades et, pendant qu’ils dorment, nettoient la cantine et s’organisent pour préparer les repas du lendemain sans faire trop de bruit.

6. La tenue vestimentaire du lutteur sumo

Le mawashi traditionnel est le seul vêtement qu’un lutteur japonais est autorisé à porter pendant les entraînements et les compétitions. Il s’agit d’un string traditionnel avec une ceinture de hanche haute faite d’un seul long ruban.

Les rangs du sumotori se distinguent par leurs couleurs et leurs matériaux distincts. Les athlètes débutants utilisent le mawashi, qui est fait de coton noir épais, uniquement à l’entraînement et pendant les tournois.

Les pagnes composés de matériaux plus précieux sont destinés aux combattants de Sumo de rang supérieur. Ils sont en soie et consistent en un seul ruban de 10 mètres de long et 60 centimètres de large, pesant environ 6 kg. Tant qu’ils sont simples, ils peuvent être créés dans une variété de couleurs.

Les lutteurs ont besoin de quelqu’un pour les aider à enfiler le pagne car il leur est difficile de le faire seuls. Le ruban de tissu est enroulé autour de la taille de l’athlète et entre ses jambes plusieurs fois avant d’être noué derrière le dos.

La préparation du pagne, ainsi que le choix de la couleur, est un véritable rituel.

De nombreux Sumotori, comme les Japonais en général, sont superstitieux, et chaque étape doit être effectuée exactement de la même manière à chaque fois. S’il y a eu une défaite, la couleur du pagne doit être changée avant le match suivant !

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A. Techniques d’habillage

La ceinture du pagne est utilisée comme point d’appui pour réaliser des techniques de préhension sur l’adversaire, et elle est fréquemment utilisée dans le cadre d’une stratégie visant à mettre l’adversaire en difficulté.

En effet, si la ceinture est laissée un peu molle, l’adversaire peut être pris au dépourvu et ne pas être en mesure d’établir l’équilibre parfait pour entraîner le combattant, ce qui le fait tomber au sol.

La tactique de l’adversaire consiste plutôt à serrer le string au point que l’ennemi ne puisse pas s’en emparer tout de suite.

Quoi qu’il en soit, un règlement stipule que si un lutteur, quel que soit son niveau, perd le mawashi pendant un combat, il est disqualifié sur-le-champ.

Cette restriction n’a été mise en place qu’en 1913 afin de faire du sumo un sport qui plaise aux sensibilités occidentales et d’élargir l’attrait de la lutte traditionnelle japonaise. Avant cette restriction, il était courant que les matchs commencent ou se terminent avec des combattants entièrement nus.

B. Kesho mawashi : le string de la cérémonie d’ouverture du tournoi

Les lutteurs du rang sekitori, ou lutteurs de haut niveau, ne peuvent porter le kesho mawashi que lors de la cérémonie d’ouverture du tournoi. Il s’agit d’une lanière spéciale dans laquelle un drapé de soie de consistance lourde et pratiquement solide a été placé dans la moitié avant de la ceinture.

Il est impossible de ne pas le considérer comme une sorte de tablier, mais c’est un vêtement vraiment important dont l’utilisation remonte aux origines de la lutte japonaise.

Son seul but est d’afficher les armoiries du principal bienfaiteur du sumotori, qui était responsable de l’entretien financier du sumotori.

Le kesho mawashi remplit toujours cette fonction aujourd’hui, avec les armoiries des bailleurs de fonds du tournoi brodées dans des teintes éblouissantes sur le devant coloré.

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7. La coiffure particulière : le chonmage

La manière unique dont les joueurs de sumo arrangent leurs cheveux attire l’attention et suscite l’intérêt, en particulier chez ceux qui ne connaissent pas l’histoire de ce sport.

Cette coiffure particulière est connue sous le nom de Oi Chon Mage, et il s’agit d’un type de queue dans laquelle la longueur des cheveux est positionnée sur le sommet de la tête plutôt que d’être laissée libre.

Cette coiffure ancienne, réservée aux hommes à l’époque d’Edo, consistait à raser (ce qui n’est plus le cas aujourd’hui) les cheveux du front et du sommet de la tête, les autres cheveux étant tirés en arrière et rassemblés en queue de cheval.

A. La coiffure Oicho

Seuls les sumotori de haut rang peuvent se peigner les cheveux de manière plus sophistiquée lors de rituels spéciaux.

L’extrémité de la queue de cheveux forme une touffe ouverte en demi-cercle une fois qu’elle est ramenée sur le dessus de la tête. Elle doit ressembler à une feuille de Ginkgo Biloba, selon la tradition. Oicho est le nom d’une telle coupe de cheveux.

Comme ce type de coupe est difficile à réaliser, l’Association japonaise de sumo finance et forme professionnellement des écoles de coiffeurs traditionnels qui peuvent tailler, coiffer et soigner les cheveux des lutteurs avant chaque combat.

La coiffure Oi Chon Mage donne au lutteur le sentiment de faire partie d’une communauté partageant les mêmes croyances.

C’est quelque chose qui est plus que symbolique et traditionnel. Du jour où il est admis dans une Heya jusqu’à la fin de sa carrière de compétiteur, les cheveux de l’athlète seront coiffés de cette manière.

Une cérémonie sombre (Danpatsu Shiki) est organisée au moment de la retraite du sport, l’événement majeur étant la coupe du Chon Mage.

8. Les championnats de sumo

Il est enfin temps de voir les lutteurs s’affronter dans une compétition de Sumo ! Six tournois principaux de Sumo sont organisés tout au long de l’année, chacun durant 15 jours.

  • La compétition a lieu à Tokyo en janvier, mai et septembre.
  • En mars, la compétition se déroule à Osaka.
  • La compétition a lieu à Nagoya en juillet.
  • La compétition a lieu à Fukuoka en novembre.
arène de sumo
Arène de sumo

Les lutteurs d’une même école ne s’affrontent jamais lors d’un tournoi.

Contrairement à d’autres disciplines de la lutte (comme le judo ou la boxe), il n’y a pas de catégories de poids dans la lutte ; seul compte le titre du rang gagné grâce aux victoires sur le ring.

La compétition est remportée par le joueur qui gagne le plus de matchs. En revanche, le lutteur qui remporte 8 combats sur 15 conserve son rang. Si le sumotori totalise plus de 8 victoires, il est promu au niveau supérieur ; sinon, il est rétrogradé à la catégorie suivante.

A. Le champion légendaire, le Yokozuna

Le seul titre dont on peut être relégué est le rang de Yokozuna, qui est gagné une fois et reste à vie. Le lutteur Yokozuna est le seul à pouvoir porter un pagne avec une énorme corde blanche tressée fermement autour de sa taille.

Un lutteur de niveau Ozeki qui remporte deux tournois consécutifs peut obtenir ce titre, mais sa nomination officielle est déterminée par un comité national spécial.

Le titre de Yokozuna revêt une signification symbolique importante. Il s’agit de l’athlète de Sumo qui incarne l’essence de ce sport, et il est respecté comme un semi-divin pour sa puissance et son honnêteté.

Selon la légende, l’âme d’une divinité habite momentanément le corps d’un grand champion, et elle y restera jusqu’à ce que le lutteur abandonne la compétition.

Si le champion choisit de devenir un maître à l’intérieur d’un Heya, l’esprit saint réapparaîtra dans son énorme corps pour l’aider à former les futurs champions.

9. Rituels et cérémonies de superstition des tournois de sumo

Le tournoi de Sumo est rempli de rituels, de gestes superstitieux, de cérémonies d’ouverture et de clôture, et d’une foule d’autres conventions que seuls ceux qui les comprennent peuvent apprécier.

Plus que d’assister aux combats individuels, qui ne durent que quelques minutes, l’attrait réside dans l’atmosphère unique qui s’est transmise de génération en génération et qui est revitalisée à chaque tournoi.

Voici les quatre rituels les plus distinctifs et les plus inhabituels qui ont lieu avant chaque combat et pendant le tournoi.

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A. Maku-uchi dohyahiri et Yokozuna dohyohiri

Les deux moments les plus critiques de la cérémonie d’ouverture du tournoi de Sumo.

Les lutteurs de la catégorie Macku-uchi (sumotori ayant atteint l’une des quatre catégories de Komubusi, Sekiwake, Ozeki et Yokozuna) se rendent au dohyo pour être présentés à la foule. Ils portent tous le pagne kesho mawashi, qui est brodé de leur insigne de lutte.

L’arrivée sur le ring du seul lutteur qui a obtenu le titre de Yokozuna à vie, grand champion, représente le point culminant de la cérémonie.

Il porte une grande corde blanche tressée autour de la taille et procède à des cérémonies propitiatoires pour chasser les mauvais esprits du ring. Aucune journée de combat ne peut commencer avant que le Yokozuna ne soit monté sur le ring pour la première fois.

B. Le jet de sel

Les lutteurs entrent sur le ring, mais avant de se mettre en position pour commencer le combat, ils prennent une grosse quantité de sel dans un plat spécial placé sur le sol dans un coin du dohyo et le lancent sur le ring. Un geste superstitieux censé vous protéger contre les accidents, les blessures et les chutes.

Parfois, l’athlète ne jette pas le sel dès qu’il entre dans le ring. Cette pratique peut revêtir plusieurs significations, notamment celle de ridiculiser et de défier l’adversaire, presque comme si le but était de l’angoisser et de perdre son attention.

Voici comment cela se passe : Accroupis l’un devant l’autre, les genoux larges reposant juste sur la moitié avant du pied, les sumotori sont positionnés l’un devant l’autre. Ils se regardent dans les yeux en signe de suprématie et de puissance, s’étudiant mutuellement et s’envoyant des regards intimidants. Lorsqu’ils semblent sur le point de se jeter l’un sur l’autre, ils se lèvent, se tournent le dos et prennent une poignée de sel qu’ils lancent à l’adversaire. Après un court instant, ils reprennent leur position initiale, prêts à attaquer.

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C. Le Shiko

Lorsqu’il s’agit de Sumo, c’est sans aucun doute la manœuvre la plus connue.

Le lutteur prend une position large avec son centre de gravité légèrement abaissé. Il lève ensuite une jambe presque verticalement avant d’écraser le pied au sol avec puissance.

Le shiko est une technique de Sumo qui est considérée comme l’une des plus essentielles. Ce n’est pas un hasard si c’est le premier geste enseigné aux enfants qui se lancent dans ce sport.

Il a un double objectif : d’une part, il permet d’étendre les membres inférieurs. Avant chaque entraînement et chaque match lors d’une compétition, comme une sorte d’échauffement. D’autre part, c’est un geste superstitieux destiné à éloigner les mauvais esprits du dohyo. Plus les mauvais esprits sont effrayés, plus le bruit sourd généré par le claquement du pied contre l’anneau est fort.

Lorsqu’un sumotori exécute le Shiko, le public augmente les phases du mouvement en criant « Yoi-sho ! ». Lorsque le lutteur lève sa jambe vers le haut, il s’exclame « yoi », et lorsque sa jambe retombe sur le sol, il s’exclame « sho ».

Ce sont deux mots sans signification qui ne peuvent être traduits. Leur but est de donner du courage au lutteur, de l’inciter à se battre et de l’aider à faire fuir les mauvais esprits en augmentant le bruit de son pied sur le ring avec sa voix.

D. La conclusion du tournoi

Ce n’est qu’après la conclusion de la cérémonie de clôture habituelle qu’un tournoi peut être considéré comme terminé.

Tous les lutteurs de Maku-uchi marchent jusqu’au dohyo et forment un cercle autour de celui-ci, mais ils ne tournent le dos au public que lors de la cérémonie de clôture.

Un jeune lutteur exécute le vieux rituel de la danse de l’arc au centre du cercle. L’arc tourne en l’air plusieurs fois, avec des mouvements de plus en plus rapides. La danse de l’arc représente le triomphe et le pouvoir. À l’époque d’Edo, l’arc était un prix décerné au vainqueur d’un tournoi. Cependant, il s’agit également d’une salutation au public, véhiculant un espoir de richesse et de bonheur.

En fait, le lutteur termine la danse en effectuant deux mouvements de shiko en direction du public pour repousser toute hostilité.

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10. En bref, l’histoire du sumo

Le sumo est un art martial japonais qui remonte au 6e siècle et qui est intimement associé à la religion shintoïste. Les combats de sumo étaient utilisés lors de rites propitiatoires pour rendre les dieux plus cléments. Les récoltes étaient ainsi plus abondantes.

Pendant longtemps, le sumo a été associé à la production de riz, la culture de base de l’alimentation du Japon ancien, jusqu’à ce qu’il soit adopté comme forme de divertissement par la cour impériale.

Les tournois de sumo sont devenus un événement annuel au septième siècle, et ils étaient organisés non seulement devant l’empereur et les classes nobles, mais aussi devant un large public.

Le sumo a pris de l’importance au Moyen Âge. Ils recherchaient des garçons robustes et puissants dans tout le royaume afin de constituer une pépinière de futurs athlètes professionnels qui participeraient à l’événement majeur de l’année, qui se tenait en été à la maison impériale.

Les récits des lutteurs et de leurs exploits sportifs se sont répandus dans tout le pays, inspirant des mythes et des légendes qui ont été transmis au fil des ans.

A. Les naissance du sumo de rue

Le Japon a connu une période de troubles à la fin du Xe siècle. L’influence de l’empereur déclinait et la richesse globale du pays s’érodait, entraînant une pauvreté généralisée.

En 1185, les tournois de Sumo ont été définitivement annulés en raison de l’insécurité et de l’instabilité du pays.

À cette époque, les lutteurs étaient incapables de se maintenir sans les clients qui leur fournissaient des combats et les organisateurs de tournois.

Afin de vivre, plusieurs sportifs ont commencé à jouer le rôle de spectacle de divertissement dans les rues auprès du grand public. C’est ainsi qu’est né le concept de Sumo de rue. C’était un art qui n’était plus réservé aux classes nobles, mais qui était accessible à tous, et par conséquent, il a rapidement gagné en popularité.

Les lutteurs de sumo ont pu récupérer leurs pertes, et tous les aspects de la pratique professionnelle de la lutte japonaise se sont développés. Malheureusement, ces bagarres dans les rues ont fait des ravages sur l’ordre public.

Des hommes du public étaient fréquemment impliqués et convoqués sur place pour participer à un tournoi contre un champion. Sans compter les nombreuses batailles de rue qui éclataient entre différentes factions.

Pour faire face à ce dilemme, le gouvernement publie en 1648 un décret qui réglemente et régit la conduite des rassemblements. L’utilisation du sumo de rue, ainsi que la participation du public pendant le combat, étaient interdites. Les tournois devaient être organisés en secret, mais ils devaient être supervisés par le gouvernement à tout moment.

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B. Vers le sumo tel que nous le connaissons aujourd’hui

Le sumo a retrouvé son statut au Moyen Âge avec l’établissement du shogunat Tokugawa (1603-1868).

Les lutteurs professionnels sont à nouveau recherchés. Les organisateurs de tournois recommencent à recruter des athlètes dans les écoles, et les institutions retrouvent leur lustre grâce au généreux soutien des mécènes.

C. Les nouvelles règles du sumo

Les changements les plus significatifs concernent les règles du sport, et certaines des nouvelles règles mises en place à l’époque existent encore aujourd’hui. Cela démontre à quel point les débuts du sumo contemporain, ou lutte, peuvent être retracés.

Tout a commencé par une simplification de la méthode de combat actuelle.

À l’origine, la lutte japonaise avait formalisé 250 manœuvres pour vaincre un adversaire dans le temps. Il a été recommandé de diviser ces stratégies en quatre groupes de macro-actions (faire tomber, tourner, saisir, frapper). Pour un total de 48 figures, chaque macro-groupe s’est vu attribuer 28 mouvements.

Ensuite, une restriction de match plus stricte a été mise en place.

Un anneau circulaire est créé pour isoler les athlètes de la foule des spectateurs, et un auvent en bois soutenu par quatre colonnes est érigé. Étrange construction, que l’on peut encore voir dans les gymnases actuels où se déroulent les concours.

La figure du juge était codifiée, et il portait l’habit de cérémonie du samouraï pour vérifier sa fonction.

Enfin, les lutteurs de Sumo étaient classés en fonction de leur ancienneté et de leur expérience. C’est alors qu’est créé le titre de Yokozuna, ou grand champion, qui est encore utilisé aujourd’hui.

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