Le théâtre Nô est un type de théâtre japonais qui est pratiqué depuis le XIVe siècle. Il est traditionnellement joué en tandem avec le théâtre comique Kyogen. La combinaison du théâtre Nô dramatique et des intermèdes hilarants du Kyogen est connue sous le nom de Nogaku, et a été reconnue comme propriété culturelle immatérielle du Japon par l’UNESCO en 2001. Mais qu’est-ce qui distingue le théâtre des autres formes d’art, et en quoi consiste une représentation théâtrale ? Les paragraphes suivants apportent des réponses à ces questions et à d’autres.

1. Quelle est la structure de la représentation ?
Dans le théâtre Nô, comme dans le théâtre Kabuki, tous les rôles, y compris les rôles féminins, sont généralement joués par des hommes uniquement, y compris les seconds rôles. C’est ce qui distingue le théâtre Nô des spectacles de la revue Takarazuka, qui ne présentent souvent que des interprètes féminins.
Les nombreux thèmes des pièces peuvent être classés en fonction des individus qui y apparaissent. Les pièces féminines, par exemple, mettent souvent en scène une belle femme dans une triste histoire d’amour, tandis que les pièces masculines présentent souvent des batailles qui se terminent tragiquement pour le protagoniste principal. Une pièce divine est une histoire mettant en scène des personnages mythologiques qui ne sont pas nécessairement Japonais. La véritable identité du héros (un Dieu, un Bouddha ou une autre figure céleste) n’est souvent révélée qu’à la toute fin de l’histoire. Il existe également des « drames de la folie » qui traitent d’événements contemporains et des « drames de monstres » qui ont pour personnages principaux des démons et autres créatures mythologiques. En Japonais, ces derniers sont connus sous le nom de « Oni ».
La réalité et le monde des rêves sont entremêlés dans un drame No. Certains incidents dans les histoires se produisent dans la vie réelle, ce que l’on appelle le Genzai Noh. Une pièce de Nô, quant à elle, comprend le Yume Gen Nô, qui se traduit par « monde des rêves » ou « illusion ». Les deux catégories peuvent être présentes dans chaque pièce et ont un impact l’une sur l’autre.

2. La danse et la musique comme éléments centraux du théâtre Nô
Le théâtre Nô met moins l’accent sur le jeu réaliste des acteurs que sur l’improvisation. Au contraire, la danse et chaque petit mouvement exécuté sur la musique ont une plus grande importance. Les acteurs adoptent une variété de gestes et de figures pour se distinguer les uns des autres. Il y a des mouvements qui sont uniquement exécutés par des dieux ou par certains personnages masculins, par exemple.
Les musiciens qui sont assis derrière ou près des interprètes sur scène offrent la musique de fond. La musique est une combinaison de Utai et de Hayashi – le premier signifie une musique qui soutient le récit et les émotions du protagoniste, tandis que le second établit le rythme et permet ainsi une performance fluide. Une flûte et deux tambours sont également utilisés dans le théâtre traditionnel japonais. En outre, les danseurs exécutent des danses très stylisées qui ont été affinées au cours de nombreuses années de tradition. Elles sont généralement composées de motifs, qui sont des pas de base très simples, et d’une variété de mouvements stylisés. Les interprètes du théâtre Nô sont tenus de fréquenter régulièrement une école de danse spécifique. Certains gestes sont utilisés pour désigner des tâches spécifiques. Le geste « shiori », qui est encore utilisé aujourd’hui pour représenter les pleurs, implique que les acteurs tiennent leurs mains devant leur visage et les lèvent doucement. D’autres choses, en revanche, peuvent être représentées à l’aide de gestes. Il peut s’agir, par exemple, du clair de lune.

3. Construction et signification des masques Nô dans le théâtre
Bien que le théâtre Nô soit une forme traditionnelle Japonaise de représentation, les masques Nô ne sont pas rares dans la société occidentale. Ils sont avant tout essentiels à l’esthétique du théâtre, et les collectionneurs les apprécient pour le soin méticuleux apporté aux détails. Environ 250 types de masques différents ont été fabriqués au fil des ans : femmes, hommes, monstres, etc. Soixante d’entre eux sont encore utilisés aujourd’hui. En fait, il existe généralement de nombreux masques pour les différentes émotions d’un personnage, plutôt qu’un seul masque pour chaque personnage, ce qui révèle immédiatement le caractère du rôle au spectateur.
Toutefois, comme le fait de changer fréquemment de masque perturberait la représentation, les masques les plus élaborés combinent de nombreuses versions en un seul modèle. La fabrication d’un masque Nô est ce qui le rend unique. Une expression variée du visage est suggérée au spectateur en fonction de l’angle du masque Nô. La fabrication des masques Nô est une procédure longue et méticuleuse. De nombreux ornements sont ajoutés lorsque le bois de cyprès est taillé sur mesure. Cependant, comme cet art nécessite un haut niveau de compétence, certains masques nô sont aujourd’hui des pièces de musée. Ils sont principalement appréciés par les collectionneurs de la société occidentale. Il existe également des reproductions moins coûteuses qui peuvent servir de décoration dans le salon.

4. Quels sont les costumes utilisés pour le théâtre ?
Les vêtements traditionnels sont tout aussi étonnants et uniques. Certains des plus beaux spécimens sont d’ailleurs exposés dans des musées et des collections privées. Les costumes somptueux et lumineux contrastent fortement avec la conception scénique basique du théâtre nô de Tokyo et d’autres salles japonaises. Le style des costumes est une combinaison des modes du 14e au 18e siècle, lorsque les vêtements de valeur étaient un cadeau apprécié des riches connaissances, plutôt qu’une période historique spécifique.
Les personnages destinés à paraître moins connus ou peut-être pauvres sont également vêtus de vêtements coûteux fabriqués dans des tissus nobles. Dans ce cas, les vêtements sont simplement plus simples. Les couleurs des tenues sont cruciales, car elles fluctuent considérablement en fonction du rôle.
Dans l’ensemble, le théâtre Nô est un type de divertissement japonais très traditionnel qui jouit d’une bonne réputation. Entre le XVIe et le XIXe siècle, il était même interdit aux samouraïs de participer au théâtre en tant que joueurs ou spectateurs. Il s’agit de l’une des quatre formes théâtrales essentielles du Japon, avec le Kyogen, le Kabuki et le Bunraku.
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